Une étude de IBM montre que l’investissement sur des projets en lien avec l’IA n’apporte pas spécialement une garantie de retour sur investissement.
N’aurions-nous pas vu l’intelligence artificielle plus belle qu’elle ne l’est ? C’est en tout cas ce qu’avance une étude de IBM qui a interrogé 2 000 dirigeants issus de 33 pays et 24 secteurs d’activités sur les premiers bilans qu’ils pouvaient tirer de l’IA et sur son développement dans les prochaines années. Tour d’horizon.
Les dirigeants, entre retours sur investissement à court terme et développement à long terme
Selon IBM, seulement 25 % des projets en lien avec l’IA ont atteint le retour sur investissement prévu au cours des dernières années. Plus marquant encore, seuls 16 % (18 % en France) des projets mis en place se sont déployés à l’échelle de toute l’entreprise. En voulant développer rapidement des solutions à base d’intelligence artificielle, les entreprises se sont lancées dans une course à l’aveugle sans connaître tous les tenants et les aboutissants qu’un tel projet pouvait déclencher.
La principale raison à cette précipitation est la peur de se faire distancer par les concurrents. 64 % des dirigeants interrogés reconnaissent que le risque de rester à la traîne « les pousse à investir dans certaines technologies avant même d’avoir une compréhension claire de ce qu’elles apportent à l’entreprise «. Malgré cela, il n’y a que 37 % d’entre eux qui déclarent qu’il vaut mieux être rapide et prendre des risques plutôt que d’être prudent et de prendre son temps.
Ce faible retour sur investissement aurait pu refroidir les entreprises à investir dans des projets liés à l’intelligence artificielle, mais ce n’est pas le cas pour une majorité d’entre elles. 61 % des dirigeants confirment qu’ils se préparent à développer des agents IA à grande échelle dans les deux prochaines années. Cette ambition reste toutefois tempérée par les performances à court terme de l’IA : 65 % des dirigeants déclarent suivre attentivement le retour sur investissement avant de poursuivre ou d’augmenter leurs investissements. Une prudence assez contradictoire avec leur volonté affichée de déployer l’IA à grande échelle.
Une main d’œuvre en pleine transition professionnelle
Si vous commencez à appréhender que votre poste soit remplacé par l’IA, rassurez-vous : selon IBM, l’aspect humain est encore primordial. Parmi les dirigeants interrogés, 69 % estiment que la réussite de leur entreprise réside dans leur capacité à maitriser des stratégies complexes afin de prendre des décisions cruciales, ce qui n’est pour le moment pas réalisable avec l’intelligence artificielle.
Cependant, pour un tiers d’entre eux, la main-d’œuvre devra se recycler ou se requalifier au cours des 3 prochaines années afin de répondre aux enjeux de l’IA. Dans un marché du travail en pleine mutation, les entreprises capables de s’adapter rapidement auront une longueur d’avance. Aujourd’hui, 54 % des organisations et 74 % recrutent pour des postes liés à l’IA qui n’existaient pas encore l’an dernier. Une illustration claire de la transformation accélérée du monde professionnel.
Comment préparer nos collaborateurs pour l’avenir ? Nous pensons que c’est en leur donnant la confiance nécessaire pour utiliser l’IA dans différentes situations dans le cadre de leur propre développement, déclare Tamara Vrooman, dirigeante de Vancouver Airport Authority.
Source : BDM