Nés avec Internet, les jeunes n’en sont pas moins critiques. C’est ce que démontre la dernière étude menée par le groupe BSI.
Si, comme toutes les générations, les jeunes ne constituent pas un groupe homogène, ils affichent néanmoins une caractéristique commune : ils n’ont jamais connu un monde sans Internet. Les zoomers ont ainsi pu explorer dès l’enfance les immenses possibilités offertes par le monde digitalisé, mais ont aussi grandi avec le pire du numérique : harcèlement, fake news et perte d’intimité.
Comment vivent-ils cette situation ? C’est ce qu’a tenté de savoir le groupe BSI, organisme britannique de normalisation, à travers son enquête sur les usages numériques des adolescents de 16 à 21 ans. On fait le point !
Le temps passé par la Gen Z par activité
Les chiffres de BSI révèlent l’ampleur du temps passé par les jeunes utilisateurs sur Internet (voir image de une). Les réseaux sociaux accaparent notamment un temps considérable : 45 % des jeunes de 16 à 21 ans y passent 3 heures ou plus par jour, alors que seuls 5 % y consacrent moins d’une demi-heure. Le jeu en ligne est à peine moins gourmand en temps. Un tiers des répondants y consacre plus de 2 heures par jour, et 10 % plus de 4 heures. Enfin, rares sont les jeunes qui passent moins d’une heure par jour à consulter des plateformes de streaming (tout juste plus d’un quart des personnes interrogées).
Les zoomers délaissent-ils pour autant les activités n’impliquant pas les outils numériques ? Heureusement, non : 43 % des répondants consacrent plus de 3 heures à une activité physique (musique, sport, danse…) et 37 % accordent ce même temps quotidien aux interactions sociales.
Un monde sans Internet : une perspective qui plaît à la moitié des répondants
L’exposition permanente à Internet comporte aussi son lot de risques pour les plus jeunes, d’autant plus lorsque les utilisateurs ne disposent pas des bons repères pour s’en protéger. Si beaucoup s’estiment à l’aise en ligne, la part de ceux qui se disent très confiants reste limitée dans plusieurs domaines clés :
- 40 % pour repérer un faux compte.
- 38 % pour comprendre l’usage de leurs données personnelles.
- 40 % pour identifier le rôle des algorithmes dans les contenus affichés.
- 61 % pour gérer les paramètres de confidentialité.
- 42 % pour mesurer l’impact de leur comportement en ligne sur ce qu’ils voient.
- 47 % pour s’assurer de l’identité réelle de leurs interlocuteurs.
- 61 % pour se sentir en sécurité et savoir signaler un contenu problématique.
- 47 % pour comprendre comment les réseaux sociaux exploitent leurs données.
Ces risques ne sont pas sans effet sur le bien-être des jeunes, et peuvent nourrir une forme d’anxiété. Un chiffre en particulier interpelle sur ce malaise : 46 % des répondants déclarent qu’ils préféreraient grandir dans un monde sans Internet. Ce sentiment est encore plus marqué chez les jeunes femmes, qui sont 52 % à le penser, contre 40 % chez les jeunes hommes.

Sécurité et restrictions : les jeunes utilisateurs divisés
Les jeunes restent néanmoins partagés lorsqu’il s’agit de poser des limites ou de réclamer davantage de protection. Sur la question de la vérification d’âge sur les plateformes en ligne, la moitié des répondants se disent favorables à un durcissement des contrôles. Cette attente est plus marquée chez les 18-21 ans (53 %) et chez les jeunes femmes (54 %), tandis que les plus jeunes (16-17 ans) et les jeunes hommes sont un peu moins enclins à aller dans ce sens, avec respectivement 36 % et 44 % d’avis favorables. Pour les premiers, le résultat s’explique aisément : ce sont eux qui seraient les premiers concernés par de telles restrictions.
L’idée d’imposer une vérification d’âge pour l’usage des assistants vocaux comme Alexa ou Siri recueille un soutien plus modéré : seuls 32 % des jeunes y sont favorables, tandis qu’un tiers s’y oppose. Là encore, les 18-21 ans et les jeunes femmes sont les plus ouverts à l’idée (35 % et 33 %), tandis que les 16-17 ans y sont plus réticents (17 %).
Enfin, la question du besoin d’accompagnement illustre parfaitement cette ambivalence. Ils sont 48 % à déclarer vouloir être aidés pour mieux se protéger en ligne… mais exactement autant à dire le contraire.

Source: BFM
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