Soutenue, voire parfois encouragée par les entreprises, l’usage de l’IA générative se banalise chez les cadres, révèle une étude de l’Apec.
Plus d’un cadre sur trois utilise régulièrement l’intelligence artificielle dans son activité professionnelle, parfois avec le soutien de son entreprise. C’est ce que révèle une étude publiée ce mardi 3 juin 2025 par l’Observatoire de l’Apec, dont l’une des missions est d’analyser l’évolution des métiers et des compétences des cadres « face aux transformations sociétales ». On fait le point.
L’utilisation de l’IA se banalise chez les cadres
L’enquête de l’Apec, qui s’appuie sur les réponses de 2 000 cadres via un questionnaire en ligne et de 1 000 entreprises interrogées par téléphone, montre que l’utilisation d’outils d’IA générative comme ChatGPT, Copilot ou Gemini se banalise en entreprise. Un cadre sur trois (35 %) y a recours au moins une fois par semaine, 12 % quotidiennement ou presque et 14 % au moins une fois par mois. À l’inverse, seuls 38 % des sondés déclarent ne jamais s’appuyer sur ces outils dans le cadre professionnel.
L’étude révèle néanmoins des écarts significatifs selon l’âge et le statut. Parmi les adeptes, 35 % sont âgés de moins de 35 ans, contre 26 % chez les 55 ans et plus. L’utilisation de l’IA est également plus répandue chez les managers : 42 % l’utilisent au moins une fois par semaine, contre 30 % des cadres occupant un poste plus opérationnel.
L’autre enseignement, c’est que l’utilisation de l’IA générative semble désormais être pleinement assumée. Pour preuve, 56 % des personnes interrogées déclarent en informer fréquemment, voire systématiquement, leur hiérarchie. Une transparence justifiée par des motivations alignées avec les intérêts de l’entreprise, puisqu’ils s’en servent principalement pour gagner en productivité, améliorer la qualité de leur travail ou encore trouver de nouvelles idées.

Une adoption encouragée par les entreprises
Si l’usage de l’IA se généralise en entreprise, c’est aussi parce qu’il est de plus en plus accepté, note l’Apec, même si cette dynamique varie légèrement en fonction de la taille de la structure. En mars 2025, 41 % des TPE, 46 % des PME et 53 % des ETI-GE acceptent désormais l’utilisation de ces outils dans le cadre professionnel. Des proportions en nette progression par rapport à juin 2024, avec une hausse de 10 points pour les TPE, 16 pour les PME, et 23 pour les ETI-GE. Preuve que le regard sur ces technologies a évolué en l’espace de quelques mois, 40 % des ETI et des grands groupes encouragent même son utilisation, contre 33 % pour les PME et 27 % pour les TPE.
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à donner accès à une IA générative à leurs salariés, même si c’est encore le fait d’une minorité d’entreprises, complète l’Apec.
Une prise de conscience de l’impact de l’IA sur la fonction de cadre
L’étude de l’Apec s’est aussi penchée sur la perception qu’ont les cadres de l’IA générative, et observe une prise de conscience assez généralisée. « Les cadres sont de plus en plus convaincus que l’IA aura un impact fort sur les métiers des cadres, et le leur en particulier », souligne l’étude. Ainsi, 35 % des cadres estiment que le développement de l’intelligence artificielle affectera directement leur poste, tandis que 42 % anticipent un impact plus large sur l’ensemble des professions cadres.
Cette évolution, perçue à la fois comme une opportunité (37 %) et une menace (22 %), est, en tout cas, anticipée : 72 % des sondés souhaiteraient se former à l’IA générative (+12 points par rapport à la précédente enquête datant de janvier 2024). Pour l’heure, 24 % des sondés ont déjà suivi une formation.

Source: BDM