Deux candidats au Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) ont été placés sous mandat de dépôt à la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo-Dioulasso (MACB), suite à des faits de fraude aux épreuves écrites. Selon plusieurs sources concordantes, les deux élèves ont été pris en flagrant délit d’usage d’outils d’intelligence artificielle pour tricher durant les examens.
Les faits
Les incidents se sont produits lors des épreuves de français et de physique-chimie. En difficulté en langue française, le premier élève aurait discrètement utilisé ChatGPT via un téléphone dissimulé pour obtenir la correction du sujet. Le second, pour sa part, aurait eu recours à DeepSeek, une autre IA générative, afin de résoudre des exercices scientifiques.
Le comportement suspect des deux candidats a attiré l’attention des surveillants du centre de composition, qui ont rapidement alerté la gendarmerie. Une intervention a permis d’interpeller les élèves en possession de leurs téléphones et de constater la tricherie en temps réel.
Une réponse judiciaire rapide
Présentés devant le procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso, les deux candidats ont été inculpés pour fraude aux examens, un délit sévèrement puni par la législation burkinabè. Le tribunal a décidé de leur placement sous mandat de dépôt dans l’attente de leur jugement.
Un signal d’alarme pour le système éducatif
Cette affaire, largement relayée sur les réseaux sociaux, met en lumière les nouveaux défis posés par l’intelligence artificielle dans le milieu scolaire. C’est la première fois au Burkina Faso qu’un cas de tricherie impliquant l’usage d’IA est médiatisé à cette échelle.
Ce cas soulève plusieurs questions d’éthique, de surveillance, mais aussi de formation à l’usage responsable des technologies numériques. De nombreux observateurs y voient un signal d’alarme, appelant à un encadrement plus rigoureux des outils technologiques dans les contextes scolaires et académiques.
Tricherie ou usage de l’IA : ce que dit la loi
Il est crucial de rappeler que les élèves ont été sanctionnés pour tricherie, non pour l’usage de l’intelligence artificielle en soi. La triche reste un délit, qu’elle s’opère avec un papier, un téléphone ou un outil d’IA.
En dehors des examens, l’usage de l’intelligence artificielle pour les devoirs à la maison ou les révisions n’est actuellement pas encadré par une loi spécifique au Burkina Faso. Dans d’autres pays ou établissements, des politiques internes ont été adoptées pour réguler cette pratique, ce qui n’est pas encore le cas au niveau national ou institutionnel burkinabè.
Vers une éducation numérique responsable
Ce précédent montre l’urgence de mettre en place des règles claires, une éducation numérique adaptée et un encadrement pédagogique. L’intelligence artificielle, bien utilisée, peut être un puissant levier pédagogique. Mal encadrée, elle devient un vecteur de dérive et de sanction.
L’affaire de Bobo-Dioulasso est un rappel que la technologie n’est pas neutre : tout dépend de l’usage qu’on en fait.
ZAGLA