Le récent rapport de la GSMA (Global System for Mobile Communications) met en lumière l’importance des réseaux mobiles pour débloquer le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique. Le continent africain pourrait voir son économie croître de près de 3 000 milliards de dollars grâce à l’IA au cours des six prochaines années, avec les opérateurs de téléphonie mobile jouant un rôle central dans cette transformation.
En effet, plus de 90 applications d’IA ont été identifiées au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud, démontrant un impact socio-économique et climatique significatif. Les principales applications de l’IA en Afrique concernent l’agriculture (49%), l’action climatique (26%) et l’énergie (24%).
En agriculture, où jusqu’à 80 % des aliments en Afrique subsaharienne sont produits par des petits exploitants agricoles traditionnels, l’IA peut fournir des conseils numériques basés sur l’apprentissage automatique pour adopter des pratiques agricoles intelligentes face au climat et optimiser la productivité. Par exemple, des services de conseil numérique peuvent aider les agriculteurs à améliorer les rendements et à adopter des pratiques durables.
Dans le secteur de l’énergie, l’IA permet d’améliorer l’accès et la fiabilité des services énergétiques grâce à des applications telles que la maintenance prédictive, la gestion intelligente de l’énergie et l’évaluation de l’accès à l’énergie. Cela est crucial pour étendre les services dans les zones à faible accès énergétique.
Face aux défis climatiques, l’IA peut soutenir des initiatives telles que la surveillance de la biodiversité, la protection de la faune et les systèmes d’alerte précoce pour les urgences climatiques et autres catastrophes naturelles. La majorité (98%) des cas d’utilisation de l’IA en Afrique sont des applications prédictives utilisant des approches d’apprentissage automatique, facilitant leur adoption malgré les limitations actuelles en matière de centres de données et les coûts élevés du matériel.
Le rapport de la GSMA souligne également la nécessité de surmonter des obstacles tels que la disponibilité limitée de données locales pour former les modèles d’IA et le coût élevé des GPU nécessaires pour les calculs complexes. Les réseaux mobiles, en tant que principal mode d’accès à Internet, peuvent contourner ces limitations en utilisant l’informatique en périphérie, où les tâches sont exécutées sur des appareils comme les smartphones et les ordinateurs portables après l’entraînement des modèles sur des ensembles de données volumineux.
Avec une pénétration des smartphones à 51 % et une projection à 88 % d’ici 2030, l’informatique en périphérie mobile sera essentielle pour étendre la prolifération et les capacités de l’IA en Afrique. Cependant, des défis subsistent, notamment le manque de données en langues locales pour former des modèles d’IA reflétant les complexités des marchés africains.
Max Cuvellier Giacomelli, chef du développement mobile pour GSMA, a souligné l’importance de former les constructeurs et utilisateurs d’IA, en particulier parmi les populations mal desservies, pour contrer la fuite des cerveaux en matière de talents en IA. Le développement de l’IA en Afrique nécessitera également des partenariats solides avec des acteurs diversifiés, y compris les grandes entreprises technologiques, les ONG, les gouvernements et les opérateurs mobiles.
Source: GSMA