Après l’attaque des Etats-Unis sur plusieurs sites iraniens dimanche, des internautes ont noté des similitudes avec le scénario du jeu vidéo « Battlefield 3 ».
Les Etats-Unis au bord de rempiler pour un autre conflit au Moyen-Orient, cette fois en Iran, il fallait le prédire. Quelques heures après l’attaque américaine sur les bases nucléaires iraniennes dimanche, les utilisateurs du forum Reddit ont relevé une coïncidence : ces événements ressemblent à ceux du jeu vidéo Battlefield 3, où un commando américain est envoyé dans la république islamique en pleine crise politique et nucléaire.
Comme les Simpsons qui avaient prédit l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, des jeux vidéo ont plusieurs fois imaginé des scénarios géopolitiques qui se sont réalisés. Petit tour d’horizon.
« Battlefield 3 », la guerre en Iran
Sorti en 2011, Battlefield 3 dépeint une opération militaire américaine en Iran, motivée par une menace nucléaire imminente et une instabilité politique. Le joueur incarne un soldat envoyé sur place pour désamorcer une crise qui pourrait embraser la région. À l’époque, le scénario paraissait exagéré. Aujourd’hui, il résonne étrangement avec la réalité : tensions diplomatiques, armes nucléaires, frappes préventives et spectre d’un conflit ouvert.
« Call of Duty : Modern Warfare », le grand méchant russe
Depuis 2007, au sein de la franchise Call of Duty, la sous-série Modern Warfare ressuscite l’image du méchant russe à l’ère post-Guerre froide. Le scénario des trois premiers jeux part (très) loin, à base d’invasion de Washington et de troisième guerre mondiale. Mais il préfigure le retour d’une Russie ultranationaliste et hostile aux Etats-Unis.
Dans l’opus de 2019, l’armée russe envahit un pays fictif du Moyen-Orient, manipule l’opinion publique et affronte des forces spéciales occidentales. Entre propagande, désinformation et guerre hybride, le jeu anticipe les méthodes employées dans les conflits modernes, comme en Ukraine ou en Syrie. Ce mélange de fiction militaire et de réalités géopolitiques contemporaines frappe d’autant plus fort qu’il semble désormais calqué sur les gros titres.
« Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty », visionnaire sur la technologie et l’information
Sorti en 2001, Metal Gear Solid 2 a été longtemps considéré comme un peu étrange. Le jeu met notamment en scène une société secrète contrôlant le flot d’informations mondiales pour façonner la réalité perçue. Sans verser dans le complotisme total, à la lumière des débats actuels sur les fake news, l’IA et la manipulation de l’opinion, ce thriller apparaît comme étonnamment lucide. Deux décennies avant les révélations d’Edward Snowden ou l’avènement des algorithmes de recommandation, Hideo Kojima posait déjà la question : qui contrôle ce que nous savons ?
« Arma 3 », le plus réaliste ?
La légende urbaine raconte que l’armée américaine utilise les jeux Arma ou des versions modifiées à des fins d’entraînement. Et des vidéos du jeu ont déjà été utilisées pour plusieurs canulars ou fake news. C’est dire le niveau de détail de ces jeux qui se veulent plus une simulation réaliste d’affrontements tactiques que des jeux de tir divertissants. La série se déroule dans un futur proche, dans des années 2030 marquées par le dérèglement climatique, les crises économiques et le déclin de certaines grandes puissances.
Dès 2009, Arma 2 imaginait une guerre civile et une intervention russe dans un Etat du Caucase – mais pas l’Ukraine. En 2013, Arma 3 présente cette fois un conflit impliquant l’Otan et une coalition de puissances orientales, dont la Chine et l’Iran. De quoi préfigurer les tensions actuelles. Détail troublant : deux développeurs du jeu ont été arrêtés cette année-là en Grèce, accusés d’espionnage alors qu’ils photographiaient des bases militaires.
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