L’IA chinoise Deepseek fait l’objet d’une interdiction chez Microsoft. L’entreprise craint que l’IA n’utilise les données de ses employés au profit du gouvernement chinois.
Encore une fois, Deepseek soulève des inquiétudes. Après avoir été suspendue dans certains pays comme la Corée du Sud, l’application associée à l’IA chinoise se voit désormais interdite pour les employés de Microsoft. Brad Smith, actuel président de l’entreprise, a confirmé au Sénat américain que l’IA n’est pas non plus disponible sur le Microsoft Store.
Selon Techrunch, l’annonce d’un tel bannissement en public est une première pour Microsoft. Comme bon nombre de pays et d’organismes avant l’entreprise, plusieurs craintes ont motivé la mise en place de ce boycott. Dans son audition, Brad Smith évoque notamment les risques « des données renvoyées à la Chine et du type de contenu créé par l’application que l’on associe à la propagande chinoise », relève Reuters.
Une IA prometteuse mais redoutée
Bien qu’objet de multiples controverses, l’IA Deepseek a connu un immense retentissement lorsqu’elle a été dévoilée en janvier 2025. Elle offrait des capacités de réponses rivalisant avec les géants américains comme ChatGPT ou Gemini. De plus, l’IA chinoise utilise une puissance de calcul bien moindre comparée à ses concurrents, nécessitant moins d’énergie lorsqu’il générait une réponse.
Cependant, les personnes qui ont testé l’outil émettent un certain doute sur son objectivité. Sur les sujets sensibles concernant le gouvernement de Xi Jinping, l’IA s’alignait systématiquement avec la propagande chinoise. Exemple avec la persécution du peuple des Ouïghours: lorsqu’on pose une question sur ce sujet à Deepseek, l’IA censure toute réponse.
En parallèle, l’usage des données envoyées à l’IA est un facteur de risque pris au sérieux par les organisations occidentales. Deepseek stocke les données de ses usagers sur des serveurs en Chine. Rien n’exclut qu’elle pourrait les exploiter au profit du gouvernement de Xi Jinping.
Les relations entre Microsoft et Deepseek étaient pourtant bien engagées. Le géant américain avait annoncé en janvier l’intégration du modèle R1 de Deepseek sur ses plateformes Azure AI Foundry et Github. Cette version de l’IA avait néanmoins été modifiée par les équipes de Microsoft.
Cette interdiction devient effective chez Microsoft mais pourrait se généraliser à l’ensemble des États-Unis. En avril 2025, le gouvernement Trump, déjà très hostile à l’égard de la Chine, réfléchissait à une proscription totale de l’application Deepseek dans le pays. Aucune annonce officielle n’a pour autant été formulée à ce jour.
Source : BFM