« Le Linkedin du football »: Footsider veut mettre en contact les clubs et les footballeurs sans emploi

Portée par Yacine Brahimi, ancien joueur du Stade rennais, et Ronaldinho, ex-star du PSG, l’application Footsider met en contact des footballeurs sans club et des clubs en quête de renforts. Un coup de pouce autant psychologique que professionnel.

Que faire quand on est footballeur et sans club? Tenter d’en trouver un qui vous convienne. Cependant, ce n’est jamais facile de savoir comment s’y prendre. C’est pour cette raison que le projet Footsider a démarré dès 2019.

« On a tout d’abord monté un projet associatif, car on est parti d’un constat: il y a beaucoup de joueurs qui ne sont pas conservés dans les centres de formation, plus de 95%, qui sont perdus dans la nature », explique Rihane Mouhib, cofondateur de Footsider. « Qu’est-ce que ça crée? Échec scolaire, dépression. »

Aider les jeunes joueurs à surmonter les déconvenues

Depuis une vingtaine d’années, la situation s’est même aggravée, selon lui. C’est pour cela que, chaque mois, les équipes de Footsider organisaient une détection pour garder ces joueurs au contact du milieu, leur remonter le moral et repérer des talents. Mais cela ne suffit pas forcément à les remettre en selle, faute souvent de débouchés.

« On ramenait des clubs pro et amateurs, des joueurs. Ça matchait, tant mieux », se souvient Rihane Mouhib. « Puis, le Covid est arrivé. Les clubs nous demandaient des joueurs et les joueurs nous demandaient des clubs. Mais on n’organisait plus rien. »

Ils ont alors l’idée de digitaliser leur concept de détection par l’intermédiaire d’une application qui fonctionnerait un peu « comme un Linkedin du football », s’amuse à présenter son cofondateur. L’application Footsider est née pour prolonger cette mise en relation entre joueurs en quête de clubs et clubs en quête de joueurs.

Pour les joueurs, c’est assez simple. Il suffit de créer un profil gratuitement, de renseigner toutes les infos (poste, parcours, préférences tactiques…), de mettre photos et vidéos. Les clubs cherchent, eux, des profils spécifiques et une liste leur est fournie. « L’appli va faciliter le ‘matching’, sans que l’on ne touche de commission au passage », précise Rihane Mouhib. L’IA intervient ici aussi pour parfaire la sélection de profils soumise aux clubs pro et amateurs.

En un an et demi, Footsider a réussi à convaincre plus de 140.000 joueurs et joueuses inscrits, « des jeunes de 13 ans jusqu’à des joueurs vétérans », et 2000 clubs partenaires de tous niveaux (N1 à régional), et collabore aussi avec des centres de formation comme ceux du Stade Lavallois ou du Stade Brestois. Cela se fait en parallèle des journées de détection qui ont repris et qui répondent aussi au besoin d’évaluer les joueurs.

« On veut être un facilitateur de la mise en relation », précise Yacine Brahimi, ancien joueur pro du Stade rennais et investisseur dans Footsider aux côtés de l’ancien Parisien Ronaldinho. « On n’est pas agent », précise Rihane Mouhib. « Mais ils ont accès aux profils, peuvent voir comme un joueur s’est comporté sur son dernier match, et même rentrer en contact avec lui. On est facilitateur pour eux aussi. »

Pour les agents, mais aussi pour le recruteur et les scouts qui recevront, comme les clubs, des notifications de nouvelles infos ou mises en contact avec les profils repérés ou recherchés. Ça permet à un recruteur d’avoir une première sélection de joueurs potentiels, de faire une annonce de journée de détection et de pouvoir organiser cela avec les profils qui l’intéressent et qu’il aura sélectionnés au préalable. « On est un peu comme Tinder aussi, » rigolent les cofondateurs ». « Il faut que ça matche ».

Le prix d’un tacos par mois pour changer de vie

Footsider se rémunère sur les options d’abonnement (avoir le droit à plus de photos et vidéos ajoutées, plus de clubs contactés, etc.). « Un abonnement premium à 8,99 euros par mois, c’est un tacos », souligne Yacine Brahimi. « C’est plus abordable que les détections traditionnelles qui coûtent 180, 200 euros. » Lui s’est embarqué dans le projet pour tous ses amis qui du centre de formation de Clairefontaine et d’ailleurs qui n’ont pas réussi « par manque d’opportunités, par mauvaises rencontres qui ont fait basculer leurs parcours du jour au lendemain parfois alors qu’ils avaient des qualités pour réussir. Ils n’ont pas eu cette seconde chance. »

L’intérêt pour les joueurs réside dans la visibilité accrue et les opportunités de se faire repérer. « Ça peut être particulièrement bénéfique pour ceux qui n’ont pas été conservés en centre de formation, mais aussi, ceux qui doivent déménager à l’autre bout de la France et n’ont pas de clubs », avance Rihane Mouhib. Et si le terrain n’est finalement pas fait pour eux, l’application propose également des contenus exclusifs sur les métiers autour du football (arbitre, préparateur physique, entraîneur, etc.), avec des conseils donnés par des professionnels afin de les aider à se développer et à explorer d’autres carrières dans le milieu.

Ses créateurs sont venus présenter Footsider au salon Gitex de Dubaï. Car après la France, ils espèrent bien exporter leur modèle dans les pays du Golfe dont les championnats sont connus pour faire rebondir d’anciens talents de Ligue 1 et d’autres pays. Ils visent aussi l’Afrique, « un réservoir de talents où les faux agents sont trop nombreux et trompent des familles entières en laissant les jeunes qui ont payé totalement désoeuvrés, voire sans papiers ». Leur objectif est ainsi de mettre sur pied une base de données mondiale de joueurs, de France, d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient ou encore d’Amérique du Sud. Mais toujours en mettant digital et présence physique: « Il faut garder ce côté humain. Le football, il faut le vivre », conclut l’ancien milieu de terrain de l’Algérie.

Source: BFM

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