Meta vient d’annoncer la suspension de plusieurs médias d’État russes, à l’instar de RT, sur l’ensemble de ses plateformes. Ils sont accusés de participer à des opérations d’ingérence orchestrées par le Kremlin.
Cette décision intervient quelques jours après que l’administration Biden a fait part de nouvelles sanctions à l’encontre de plusieurs médias russes. Selon le gouvernement, ils mènent des activités secrètes pour le compte des services de renseignement russes, dans le but d’étendre l’influence du pays dans le monde entier.
RT serait directement liée aux services de renseignement russes
Meta n’a pas tardé pour agir. « Après mûre réflexion, nous avons élargi notre action contre les médias d’État russes. Rossiya Segodnya, RT et d’autres entités apparentées sont désormais bannies de nos applications dans le monde entier en raison de leurs activités d’ingérence étrangère », a déclaré un porte-parole de l’entreprise. Facebook, Instagram, WhatsApp et Threads sont concernées.
Le géant des réseaux sociaux limite déjà les médias contrôlés par la Russie depuis deux ans, mais selon les décideurs américains, le Kremlin a récemment multiplié ses efforts pour mener des opérations d’influence.
Il est accusé d’avoir créé, en 2023, une nouvelle unité au sein de RT, avec des cybercapacités opérationnelles, directement connectée aux services de renseignement. Au début du mois, deux employés du média ont été accusés de blanchiment d’argent outre-Atlantique, dans le cadre d’un stratagème visant à engager une société américaine pour produire du contenu en ligne afin d’influencer les élections de 2024.
Échaudée par les controverses liées aux ingérences étrangères lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, où sa plateforme a supposément été utilisée pour propager de la désinformation, Meta semble résolue à ne pas réitérer les lourdes erreurs qui ont entaché sa réputation.
Les médias d’État russes sont bannis des plateformes de Meta © DELBO ANDREA / Shutterstock
La France aussi visée, selon les États-Unis
Les autorités américaines dénoncent d’autres tentatives d’ingérence menées par RT dans le monde. En Allemagne, par exemple, elle gérerait secrètement un site anglophone nommé Red, qui diffuse de la propagande pro-russe. La France n’est pas épargnée, selon elles. Un journaliste aurait ainsi été recruté à Paris pour mener des « projets d’influence » destinés à un public francophone. L’Afrique serait également une cible privilégiée.
De son côté, la Russie nie toutes les allégations d’ingérence portées par les États-Unis à son encontre.
Source : BFMTV , CLUBIC