Les droits d’auteur collectés en 2024 ont connu une progression notable, notamment grâce à la montée en puissance du numérique. En France, la SACEM a enregistré une hausse de 8 % de ses revenus par rapport à 2023. Cependant au Burkina Faso, le BBDA ne s’intéresse pas aux paiements numériques. Pourtant, le streaming est la principale source d’écoute musicale. Il est important de rappeler que le streaming ne permet pas encore aux créateurs de vivre dignement de leur art pour l’instant, mais il peut constituer un plus pour les artistes burkinabè.
La SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), principal organisme français de gestion collective, a annoncé ce mardi 13 mai avoir collecté 1.049.531.200.000 FCFA en 2024, dont plus de 40 % proviennent du numérique (streaming, réseaux sociaux). Un record qui positionne désormais le numérique comme sa première source de revenus.
Le BBDA doit adapter ses mécanismes de collecte à la réalité numérique, car les usages en matière d’écoute musicale basculent vers les plateformes en ligne. Mais tout comme en France, les revenus issus du streaming seront faibles.
« Le gratuit est encore très fort »
« Aujourd’hui, le numérique n’a pas atteint son plein potentiel », a déploré Cécile Rap-Veber, directrice générale de la SACEM. Elle pointe notamment le faible taux d’abonnements payants en France, comparé à l’Allemagne, au Royaume-Uni ou aux États-Unis : « Le gratuit est encore très fort en France, ce qui est une forme de fierté culturelle, mais cela freine le développement économique du secteur ».
En janvier, la SACEM a signé un accord avec la plateforme française Deezer afin d’assurer une rémunération plus juste des créateurs. Ce type d’initiative pourrait inspirer le BBDA, qui envisage également de mettre en place des partenariats avec les acteurs du numérique pour garantir aux artistes burkinabè une juste rétribution.
Spotify en hausse, mais des efforts restent à faire
Le géant suédois Spotify a de son côté annoncé avoir versé environ 196.787.100.000 FCFA de redevances aux artistes français en 2024, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente. Une avancée saluée, mais qui ne suffit pas, selon la SACEM, à combler le fossé entre consommation numérique et revenus réels des artistes.
Le BBDA, qui représente les intérêts de nombreux auteurs et musiciens au Burkina Faso doit intégrer pleinement les revenus du streaming dans ses mécanismes de perception et de répartition des droits.
La montée du streaming représente une opportunité, mais aussi un défi pour les sociétés de gestion des droits d’auteur comme la SACEM en France et le BBDA au Burkina Faso. Toutes deux appellent à une transformation des modèles de rémunération sur les plateformes numériques pour garantir un avenir durable aux créateurs.
Source : BFM