Dans une mise à jour de ses conditions de service, la plateforme de transfert de fichiers sous-entend qu’elle pourrait utiliser les contenus qui transitent par le site pour entraîner des IA.
« Utiliser votre contenu » ou le « diffuser publiquement ». Depuis le 15 juillet, Wetransfer est en proie au mécontentement de ses utilisateurs. En mettant à jour ses conditions de service, elle n’a pas échappé à la vigilance des internautes. Un certain paragraphe 6.3, notamment, sème la discorde. Il y est indiqué :
« Vous nous accordez par la présente une sous-licence perpétuelle, mondiale, non-exclusive, libre de redevances, transférable permettant d’utiliser votre contenu pour exploiter, développer, commercialiser et améliorer le service ou les nouvelles technologies ou des services comme l’amélioration des performances de nos modèles d’apprentissage automatique qui renforce notre processus de modération du contenu. »
Par ce texte, Wetransfer laisse entendre qu’il se réserve le droit d’utiliser les contenus transférés via la plateforme pour alimenter des IA. Mais ce n’est pas tout puisque Wetransfer se donne aussi le droit de « reproduire, distribuer, modifier, préparer des œuvres dérivées, diffuser, communiquer au public, afficher publiquement et exécuter le contenu » des utilisateurs.
Des utilisateurs contrariés
Devant la potentielle menace, plusieurs utilisateurs fustigent, dénonçant le vol de leurs fichiers au profit des géants de l’IA. Surtout, le document précise qu’aucune compensation n’était allouable pour l’exploitation de contenus.
De ces quelques lignes, a émergé une vague de boycott. Plusieurs internautes appellent sur X et Bluesky à fuir la plateforme aux profits d’alternatives plus sécurisées comme Smash, Dropbox ou Swisstransfer.
Ces mesures devaient entrer en vigueur à compter du 8 août. Mais face à la polémique, la réaction de Wetransfer ne s’est pas faite attendre. Dès le 15 juillet, l’entreprise a modifié les lignes de ses conditions de service qui posaient problème, supprimant la plupart des passages controversés. Désormais, on peut lire au paragraphe 6.3 de nouvelles conditions :
« Vous nous accordez par la présente une licence libre de droit pour utiliser votre contenu dans le but d’exploiter, de développer et d’améliorer le service. »
Le texte ne fait plus mention ni d’amélioration de son IA ni de divulgation publique des contenus transférés. Il se garde néanmoins la possibilité d’utiliser les fichiers envoyés pour améliorer ses propres services.
L’explication de Wetransfer
Contacté par la BBC, Wetransfer s’est expliqué sur ces futures mesures assez floues. La plateforme a confirmé auprès du média qu’elle n’utilise pas les contenus qui transitent par le site pour entraîner des IA.
« Nous n’utilisons pas l’apprentissage automatique ou toute autre forme d’IA pour traiter le contenu partagé via WeTransfer, et nous ne vendons pas non plus de contenus ou de données à des tiers », a déclaré un porte-parole de l’entreprise à la BBC.
Il justifie que l’entreprise voulait « inclure la possibilité d’utiliser l’IA pour améliorer la modération du contenu » et se prémunir de tout fichier sensible passant par le site. La dernière mise à jour des conditions se veut désormais plus claire pour éviter toute confusion.
Source: BFM