Le gaming! Que savez-vous de ce concept ? Certainement pas grand-chose et ce n’est pas forcément surprenant. C’est un secteur très animé dans les pays d’occident ou d’Asie mais aussi dans quelques-uns d’Afrique depuis peu. Au Burkina Faso, le secteur reste peu exploité malgré les opportunités qu’il offre. Connu avant tout pour son caractère divertissant, voire enfantin, le gaming, du moins dans sa première version a rencontré la réticence des burkinabé. Certains n’y voient qu’une perte de temps, un “truc de fous et d’inconscients”. Pourtant, il n’en est rien de tout cela.
Au vu de ces considérations, on comprend facilement ce qui freine l’évolution de ce secteur bien présent à Ouagadougou. Zagla vous parle donc du Gaming et de cet univers à la version Ouagalaise. Découvrez !
Que comprendre de cette affaire de gaming ?
Le jeu vidéo est né dans les années 1970 notamment avec l’entreprise Américaine Atari devenue plus tard française. Le tout premier jeu destiné au grand public ¨Pong¨, est sortie de cette même entreprise en 1972. Au départ un simple bouton permettait de déplacer une raquette ou un personnage. Les jeux étaient par défaut en noir et blanc et leur plan en 2D (souvent une vue de haut). Aujourd’hui, à la place d’un bouton unique sur la console, nous avons parfois des dispositifs sont mis en place pour détecter les mouvements du corps ( Kinect et Casques de réalité Virtuel par exemple). La couleur est également apparue avec le temps et les plans en 3D sont devenus la norme dans le monde du jeu vidéo. Avec le temps, nous constaterons que chaque révolution dans le secteur correspondra à l’avènement de nouveaux types de jeux possibles : comme la Wii de Nintendo & la kinect de Microsoft (XBOX) qui vulgarise un nouveau style de jeux (danse et jeux en mouvement par exemple).
Il y a différents types de jeux vidéo (action, aventure, jeu de rôle, réflexion, simulation, stratégie…) qui sont associés à différents univers : sportif, fantastique, fiction, science-fiction, historique, culturel… Le jeu vidéo, synonyme de divertissement, se décline également sur différents supports : ordinateur, console, borne d’arcade et même téléphone portable. Bref, le gaming désigne tout une industrie pleine d’opportunités, avec à sa solde une communauté bien engagée et des millions de jeux à leur disposition.
Qui appelle-t-on gamer ?
¨Gamer¨ est un anglicisme qui désigne celui qui s’adonne aux jeux vidéo. On distingue les joueurs occasionnels (casual gamer), les joueurs passionnés (hardcore gamer) et les joueurs professionnels (pro gamer). Le joueur occasionnel est un joueur dont le temps où l’intérêt au jeu vidéo est limité, voire qui ne se considère pas comme un joueur. Sa pratique du jeu est irrégulière et faible. Il a tendance à chercher des jeux aux règles simples, comme la série FIFA de nos jours. A partir des années 2000, les nouveaux jeux aux prises en mains rapides sur les réseaux sociaux et les smartphones ont permis d’attirer de nombreux joueurs occasionnels.
Le joueur passionné cherche très souvent la compétition et/ou la performance via le jeu vidéo. Pour atteindre cet objectif, ce dernier va jouer très régulièrement et s’intéressera plus à des jeux longs et/ou aux règles complexes. “Hardcore gamer” est ainsi fréquemment utilisé pour désigner les joueurs de jeux de stratégie en temps réel, de jeux de tir, de jeux de rythme, d’arcade, combat … Le joueur passionné veut obtenir de bons scores, en solo ou en équipe, et explorer entièrement un jeu pour en découvrir ses habiletés. Dans cette optique, il reprendra plusieurs fois le même jeu, pour débloquer toutes les quêtes ou augmenter le niveau.
Le joueur professionnel est d’abord (généralement) un très gros passionné des jeux vidéo. On est tenté de dire que son monde se résume au jeu. Il a un niveau intense d’habileté, une forte volonté de gagner toutes les compétitions auxquelles il prend part car il fait de sa passion son gagne pain. Ainsi avec les récentes évolutions technologiques, la monétisation et le streaming ont permis de nourrir son joueur (homme) et ainsi de créer un nouveau marché. Les pros gamers sont donc les acteurs de ce nouveau marché lucratif qui attire de plus en plus d’investisseurs. La rémunération à travers les sponsorings des grandes marques en quête de vastes audiences est satisfaisante dans certains pays pour s’y consacrer entièrement. Il est donc nécessaire pour cette populations de gamer d’être présent sur les tournois et les compétition à forte notoriété afin de montrer tout leur talent.
L’univers du Gaming à Ouagadougou !
Ce secteur n’a jamais été si vaste qu’aujourd’hui. En effet on se rappelle encore des débuts du jeux vidéo dans nos quartiers quinze, vingt ans en arrière. Une salle de jeu au bord de la rue équipée de deux consoles PlayStation 2 qui recevait quotidiennement presque tout le quartier. “A partir de 50f on avait droit à quelques minutes de jeu d’Asphalt (jeu de course) ou de Mortal Kombat (MK pour les intimes) ou encore à une partie de FIFA en solo/duo”, se souvient encore Lambert Sanou un ancien gérant de salle de jeux.
De l’avis de Evelia Gadegbeku, présidente de Enter Africa au Burkina et gamer, si jusqu’en 2019, on pouvait affirmer qu’il n’existait pas d’écosystème gaming au Burkina Faso, ce n’est plus le cas maintenant. Les choses ont nettement évolué et le gaming se vit au Faso. Aujourd’hui, ce secteur est animé par une communauté de passionnés engagés à défendre le gaming Ouagalais par extension celui burkinabé. De nos jours, des compétitions de gaming sont organisées par ci et par là. Les dernières sorties de jeux et de consoles se trouvent un peu partout sur le marché et dans les studios… À entendre Evelia, le gaming est un domaine qu’on doit privilégier non seulement pour ses opportunités mais aussi pour une saine compétition entre les jeunes.
Différemment de l’occident, le gaming se porte quand même très bien à Ouagadougou à ce jour. On retrouve des studios gaming professionnels de même que de fidèles à l’affut des dernières sorties et mises à jour. La Zone, 22etSix, Rebel Gaming Lounge, digital Game Room, sont autant de centres de jeux qui s’offrent à la population Ouagalaise. Ils collectionnent et offrent aux fans de jeux vidéo, les toutes dernières sorties du marché. De la PlayStation à la Xbox sans oublier les casques de réalité virtuelle et de réalité augmentée, tout le monde y trouve son compte.
Et les gamers Ouagalais? ils sont aussi de divers bords. Des occasionnels, des passionnés et des pro, on en compte à l’image de Amado Sawadogo, Belko DIALLO alias Sensei, Ange Elysée Ehuan … Pour eux, s’intéresser au gaming ce n’est pas du tout être bête comme on a tendance à le croire. Au contraire, c’est comprendre qu’il y’a une autre façon de non seulement contourner ses soucis mais aussi d’explorer et contribuer au développement de ce monde.
La communauté gamer et le eSport
Les communautés de joueurs sont des regroupements de gamers réunis autour d’un jeu ou d’une série de jeux via une plateformes de jeu ou non, pour échanger des avis ou conseils de jeu. Dans le passé, les communautés de gamers c’était quoi ? Sans téléphones, sans WhatsApp, avec un accès limité à internet. Les communautés de gamers, c’était tous les joueurs d’un bloc, d’un quartier autour d’un seul qui disposait d’une console au salon chez lui. Tout le quartier venait jouer jusqu’à ce que les parents les chassent pour pouvoir disposer de leur maison.
Un doyen passionné de jeux vidéo nous explique : « Par exemple sur les jeux d’aventures c’était très compliqué quand on n’avait pas la soluce et qu’on avait pas internet. Il fallait réfléchir à plusieurs. Malgré l’inexistence du mode multijoueur, le gaming était quand même social chez nous au Burkina car une console ne servait pas qu’une seule personne mais toute une communauté, tout un bloc, tout un QG voir tout un quartier. »
Aujourd’hui, les communautés ont évolué et sont mieux organisées et ce, grâce à l’expansion de l’internet. Nous avons en effet assisté à l’évolution des communautés pour donner des forums de discussion virtuels facilitant l’aspect communautaire. C’est à partir de là qu’est née le eSport qui, à présent cohabite avec l’ancien mode de jeux, à savoir l’esprit des salles de jeux avec sa communauté physique.
Un secteur gaming dans la capitale malgré les difficultés
Les difficultés, il n’en manque pas dans ce secteur. Pour Belko DIALLO allias Sensey, gamers engagé, l’accessibilité aux jeux, les coûts des équipements gaming, la stimulation de la communauté restent les principales. Cependant, les gamers en association, accompagnés d’autres structures tentent de palier à ces difficultés. Ils restent confiants et croient en l’avenir du gaming dans leur contré. Faso eSport est l’une de ces associations. Ainsi, de plus en plus de compétitions gaming, notamment du eSport ont vu le jour au niveau national. Il est à noter également qu’aujourd’hui, le Burkina Faso prend part à des compétitions internationales. Il a d’ailleurs été sacré vice-champion à l’édition 2022 de Sahel eSport Champions grâce à ses dignes représentants. Avec les plaidoiries, des partenaires s’invitent à la danse. Orange organise depuis quelques années des compétitions ESport à travers sa plateforme Orange ESport Expérience. La société entend ainsi faire émerger les champions eSport des pays d’Afrique et du Moyen Orient.
Malgré ces actions tendant à poser les bases d’un secteur gaming d’avenir au Burkina Faso, sachons que le chemin reste encore long. En effet, le potentiel partenariat n’est pas totalement au rendez-vous. Cela en dépit des nombreuses opportunités que pourrait bien offrir le gaming si jamais on y prêtait l’attention qu’il faut. Restez connectés sur zagla et retrouvez le zoom audio-visuel sur l’univers gaming au Burkina en cliquant ici.
Abdoul Aziz HEMA/Zagla