Le sous-thème “information/communication : Les technologies numériques et la gestion de l’information en période de crise” a été abordé ce matin 15 novembre en marge de la 2e journée de la semaine du numérique. La thématique a regroupé 3 experts aguerris aussi bien aux questions du traitement de l’information et de la communication qu’aux textes qui l’encadrent.
L’évolution rapide des TIC depuis l’avènement du web 2.0 bouleverse l’ordre mondial en termes et de gestion de la communication et de traitement de l’information. Ce qui se perçoit encore plus dans les contextes de crises. Comment concilier donc ces outils face aux crises qui s’invitent dans la gestion ?
Ils étaient quatre praticiens du domaine de la communication et de l’information à porter la conférence. Il s’agit du docteur Cyriaque PARE, chercheur en information/communication, du directeur de la communication et des médias du ministère chargé de la communication, Raphaël KAFANDO et de Daniel BONZI, directeur de la réglementation et du contentieux au CSC. Tour à tour, ils ont chacun selon son domaine de compétences entretenu les participants sur le thème du jour.
Le docteur Cyriaque PARE, a pour sa part ouvert le bal en exposant sur la problématique de la communication de crise à l’ère des technologies numériques. Pour lui, les TIC offrent la possibilité à tous les citoyens de communiquer. Ce qui en fait un piège car « discrédite les plateformes ou légitimités établies pour communiquer et informer officiellement ».
« Avec le numérique, les nouveaux outils de communication, portés par le Web 2.0 brisent les schémas classiques de la communication qui séparaient jusqu’ici les émetteurs des récepteurs : la communication du « Un vers tous » est devenu du « Tous vers tous » ; les publics ne sont plus simplement des cibles mais des relais, des acteurs de la communication »
Le directeur de la communication et des médias du ministère chargé de la communication, Raphaël KAFANDO a quant à lui, fait un état des lieux de l’utilisation des réseaux sociaux au Burkina Faso avant d’évoquer les pièges et les atouts du numérique. Il a en outre présenté la stratégie de communication de guerre mise en œuvre au niveau de l’état burkinabè. Des outils, canaux et formes de communication usités dans cette stratégie en passant par les perspectives d’amélioration, de même que l’objectif poursuivi, tout a été passé au peigne fin.
« L’objectif de la présente stratégie est d’apporter des réponses communicationnelles efficaces aux crises en vue d’accroitre la résilience des populations, de reconquérir le territoire et de préserver la paix et la cohésion sociale » a-t-il fait.
La dernière communication à porté sur les grands défis de la gestion de l’information en période de crise. Présenté par Daniel BONZI, il a fait le tour de la question en présentant les défis du nouvel ordre aussi bien pour les gouvernants, les journalistes et les régulateurs que les citoyens.
En période de crise, il y’a des défis majeurs qui se présentent tant pour les gouvernants, les médias que pour le public ou le régulateur lui-même. « Deux défis se présentent pour les gouvernants : Le défi de la confiance vis-à-vis du public et celui de la cohérence. L’un des plus grands défis pour les journalistes consiste à rendre compte des informations réellement utiles au public. Le défi pour le citoyen réside dans sa capacité à rechercher la bonne information en temps de crise » a-t-il relevé.
De ces échanges, l’une des grandes recommandations est qu’il faut travailler à éviter la censure, à adopter une politique de communication et d’information de confiance, cohérente et transparente car « Avec le numérique, la communication n’est plus confrontée au vide mais plutôt à l’excès d’information » soutien le docteur Cyriaque PARE.