La Ministre de la Transition Digitale, des Postes et des Communications Electroniques, Aminata Zerbo/Sabane était face à la représentation nationale ce mardi 05 décembre 2023, pour répondre aux préoccupations des députés sur le secteur du numérique.
Il s’est agi d’une session plénière avec débat où la ministre en charge de la transition digitale a apporté des réponses aux trois questions de la députée Sabine Ouédraogo/Compaoré. Des questions toutes orientées sur la problématique de l’utilisation saine des réseaux sociaux en général et du cas particulier de Tik Tok.
« Comment protéger notre société face à la dépravation des mœurs alimentée par les réseaux sociaux de façon générale et particulièrement par Tik Tok ? Que faire pour conserver la bonne éducation des jeunes qui sont consommateurs sans retenue des contenus de TikTok ? Existe-t-il un moyen pour interdire aux enfants la consommation des contenus de TikT0k ? » c’était entre autres les questions de l’honorable Sabine Ouédraogo/Compaoré auxquelles la ministre à réagit au cours de cette session parlementaire.
Sur les mesures globales prises pour lutter contre l’utilisation malveillante du numérique y compris les réseaux sociaux, la ministre a surtout évoqué l’adaptation du cadre juridique burkinabè à la gouvernance du numérique. A ce titre, elle a fait cas de l’adoption en 2018 du Code pénal qui a permis au Burkina Faso de disposer d`une base juridique pour la répression de certains actes susceptibles d’être posés dans l’usage des TIC.
Elle a également cité la création de structures spécifiques comme la CIL, l’ANSSI, la BCLCC dans le but de garantir l’effectivité du corpus juridique. « L’adoption de ces textes et la mise en place de ces institutions s’inscrivent dans le cadre de l’insertion de notre pays dans l’ère du numérique et dans la société de l’information. Ces instruments juridiques et ces structures servent de cadre général à la gouvernance du numérique y compris les réseaux sociaux dont Tik Tok », a-t-elle expliqué.
Répondant à la question, « comment protéger notre société face à la dépravation des mœurs alimentée par les réseaux sociaux de façon générale et particulièrement par Tik Tok ? », la ministre est revenue sur le rôle que peut jouer l’application des règles juridiques dans ce sens. Selon Aminata Zerbo/Sabane, certains contenus sources de dépravation des mœurs peuvent tomber sous le coup de la loi pénale. « En effet, les cas d’exhibition de nature sexuelle ou d’utilisation abusive des réseaux sociaux sont constitutifs d’infraction au sens du code pénal burkinabè » a-t-elle clairement expliqué.
La ministre a aussi laissé entendre qu’un certain nombre de mesures techniques pourraient être prises en plus du renforcement du cadre juridique. Il s’agirait d’obliger les administrateurs des pages de réseaux sociaux à filtrer les contenus contraires aux bonnes mœurs ainsi qu’à limiter l’accès des jeunes de moins de 18 ans aux RS.
Toutefois, la ministre admet les limites de ces mesures du fait qu’il serait difficile d’imposer une telle mesure ou même de sanctionner l’administrateur de la page incriminée en cas de non-respect s’il ne réside pas sur le territoire burkinabè. Aussi, les administrateurs, même de bonne foi, ne pourront pas vérifier la véracité des informations fournies par l’internaute a-t-elle ajouté.
La ministre recommande de miser sur la sensibilisation et l’éducation à l’usage responsable des réseaux sociaux. Pour elle, « quel que soit le contenu qui y est diffusé, l’interdiction totale de l’accès aux réseaux sociaux, notamment TikTok, est loin d’être la solution, au risque de se priver des avantages ». Elle en appelle donc à l’implication de tous, parents, famille, enseignants, leaders religieux, chefs traditionnels et coutumiers, etc. ….
Source : Page Fb du MTDPCE