Sur les réseaux sociaux, tout n’est pas forcément permis, notamment vis à vis de son employeur ou de son entreprise.
Avoir un compte public sur les réseaux sociaux n’est pas sans conséquences. Cela peut accroître votre visibilité et, potentiellement, provoquer des conflits avec votre employeur ou votre entreprise. En dehors des propos interdits par la loi, l’image que vous véhiculez de votre entreprise peut être interprétée comme une faute professionnelle.

Lorsque vous signez un contrat de travail, il peut inclure une clause de loyauté ou d’exclusivité. Ces clauses imposent une certaine réserve dans vos communications concernant votre travail ou votre employeur. Ignorer ces obligations peut entraîner des conséquences sérieuses, comme des sanctions disciplinaires, voire un licenciement pour faute grave. Par exemple, critiquer publiquement vos collègues ou votre employeur sur Facebook peut sembler libérateur, mais c’est une démarche fortement déconseillée, selon Alecsandra Meyer, avocate spécialisée en droit du travail.
De même, si vous répondez à une critique concernant votre entreprise sur les réseaux sociaux, en étant identifié comme employé, et que cette réponse n’a pas été validée par l’entreprise, cela peut entraîner des sanctions. Cela est particulièrement vrai pour des publications visibles par tous sur des plateformes comme X (anciennement Twitter), Instagram ou TikTok.
Cependant, il est illégal pour un employeur de recourir à des subterfuges pour accéder à vos publications privées sur les réseaux sociaux et les utiliser contre vous. Néanmoins, si vos actions compromettent les intérêts de l’entreprise, comme dans le cas d’une divulgation d’informations sensibles, vous pourriez être tenu responsable. Par exemple, en 2020, une salariée a été sanctionnée pour avoir partagé sur sa page Facebook privée une collection de vêtements avant son lancement officiel, car certains de ses « amis » sur le réseau faisaient partie de l’entreprise.

Des mentions comme « mes tweets n’engagent que moi » ne vous protègent pas. Tiphaine Auzière, avocate, explique qu’à partir du moment où un propos est publié sur un réseau public, il peut être retenu contre vous en cas d’abus de la liberté d’expression ou de préjudice pour l’entreprise.
Pour éviter tout problème, il est conseillé de séparer vos activités en ligne de votre environnement professionnel. Utiliser un pseudonyme et s’assurer que vos publications privées soient accessibles à un cercle restreint peut vous protéger, bien que cela n’empêche pas une identification en cas de litige. En cas de menace de sanction, il est judicieux de consulter un avocat spécialisé en droit du travail pour examiner les options possibles.
Source : BFM