Ray Kurzweil fait partie des pionniers de l’intelligence artificielle. Développeur du premier logiciel capable de reconnaître tous les caractères d’un texte et de les retransmettre oralement pour les non-voyants, il a également inventé le premier instrument électronique capable de recréer le son d’un piano à queue ainsi que divers logiciels de reconnaissance vocale.
Publié en 2005, son livre The Singularity is Near prévoyait déjà l’avènement de l’intelligence artificielle, qui rendrait les humains complètement dépendants.
Bientôt une intelligence artificielle générale
Comme le rapporte BBC Science Focus, l’entrepreneur de 76 ans a voulu remettre ses prédictions au goût du jour avec un nouvel ouvrage paru il y a quelques mois, The Singularity is Nearer. Ce dernier traite avant tout de l’essor sans précédent de l’IA. Pour le chercheur, la croissance est telle qu’il envisage l’apparition, d’ici 2029, de la première intelligence artificielle générale (IAG). Concrètement, il s’agit d’une IA capable d’apprendre à peu près n’importe quelle tâche, de s’adapter constamment et de dépasser les capacités humaines dans la majorité des activités cognitives. Un modèle qui n’est pas si différent de celui dépeint dans Her, le film de Spike Jonze sorti en 2013.
« Quand j’ai annoncé cette date pour la première fois en 1999, les gens ont trouvé cela alarmant, raconte Ray Kurzweil. Stanford a organisé une conférence avec 1.000 personnes pour discuter du réalisme de cette date. Leur point de vue était que cela arriverait, mais pas dans les 30 ans – l’estimation était de 100 ans ». Pour arriver à cette conclusion, le scientifique s’appuie sur la vitesse à laquelle progressent de nombreuses technologies. « Les ordinateurs d’aujourd’hui peuvent effectuer un demi-billion de calculs par seconde, souligne-t-il. Cela aurait été considéré comme impossible il y a seulement dix ans. »
Une fusion de l’IA et des humains
Ray Kurzweil estime par ailleurs que les avancées scientifiques permettront de résoudre une quête vieille de plusieurs millénaires : celle de la longévité. « Nous allons surmonter ce problème, affirme-t-il. C’est déjà le cas en médecine : l’IA accélère rapidement la découverte de médicaments. D’ici 2029 ou 2035, je suis convaincu que nous atteindrons la vitesse de fuite de la longévité », un concept controversé selon lequel certaines personnes pourraient prolonger leur espérance de vie indéfiniment grâce à divers traitements. Si de nombreux progrès ont été effectués dans ce domaine, l’immortalité semble cependant encore lointaine.
Le titre des deux ouvrages de l’entrepreneur fait référence à la « singularité », un terme emprunté à la physique qui désigne un point hypothétique dans le futur où la croissance technologique devient à la fois incontrôlable et irréversible. Pour lui, cette date interviendra en 2045, et pourrait engendrer une fusion des humains et de l’IA, ce qui donnerait naissance à une nouvelle forme d’intelligence. Le chercheur pense également que la nanotechnologie jouera un rôle crucial dans la connexion du cerveau humain aux ordinateurs, créant ainsi une interface transparente entre les deux.
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