Les influenceurs ont-ils du mal à repérer les fake news qu’ils peuvent relayer ?

Près de deux sur trois ne vérifient pas systématiquement la véracité d’une information avant de la partager, selon un sondage dévoilé par l’Unesco. Ainsi donc, une formation en ligne a été lanée, en français, pour former les influenceurs à la vérification de l’information

Ce post que vous avez vu ce matin vous conseillant d’investir en ligne, savez-vous si l’influenceur qui vous l’a conseillé a vraiment vérifié ses informations avant de vous les partager ? Ce réflexe de vérification n’est pas acquis dans le monde de l’influence en ligne, à en croire un sondage publié par mardi par l’Unesco, l’agence des Nations unies pour l’éducation et la culture. Près de deux tiers des créateurs de contenu interrogés – 62 % – ne vérifient pas systématiquement la véracité d’une information avant de la partager auprès de leur audience. 33,5 % d’entre eux estiment qu’ils peuvent partager l’information dès qu’ils font confiance à la source.

Où ces créateurs vont-ils chercher leurs infos ? Principalement dans leur propre expérience : c’est ce que déclarent 58 % des sondés. Ils s’appuient ensuite sur leurs propres recherches et des interviews avec des experts. Les médias traditionnels sont la troisième source citée, à égalité avec les sources en ligne.

L’enseignement le plus surprenant de ce sondage est probablement la façon dont ces influenceurs vérifient la véracité d’une information. Le critère le plus souvent cité, pour près de 42 % d’entre eux, est le nombre de vues et de likes qu’a reçu un contenu. Ces données peuvent pourtant être aisément manipulées, notamment via des campagnes d’amplification artificielle et de réseaux de bots.

« On se sent une responsabilité »

Cette responsabilité d’offrir à son public un contenu vérifié, Mamadou Dembélé l’a sentie au fur et à mesure que son audience grandissait. Formé à la finance, le créateur de contenu a lancé The Impact Story, pour mettre en avant des initiatives positives dans l’écologie. Son compte Instagram réunit actuellement plus de 393.000 abonnés.

« Au début, on ne se pose pas de question sur sa manière de travailler, a-t-il témoigné mardi lors de la présentation du sondage. Au bout d’un moment, on reçoit de plus en plus de messages, on se sent une responsabilité. » S’il comptait à ses débuts sur son réseau pour mettre en avant des initiatives, il emploie aujourd’hui quatre personnes, dont un journaliste.

Une formation en ligne

Pour renforcer la confiance dans les contenus partagés par ces influenceurs, l’Unesco a lancé une formation en ligne disponible en plusieurs langues, dont le français, en partenariat avec le Knight center for journalism, qui dépend de l’université du Texas. Hugo Décrypte, en France, et Dylan Page, du Royaume-Uni, ont notamment été consultés pour bâtir ces quatre modules de cours. « Plus de 9.000 créateurs de contenu venant de plus de 170 pays sont déjà inscrits à date, depuis l’ouverture il y a un mois », s’est réjoui Tawfik Jelassi, sous-directeur général pour la communication et l’information à l’Unesco.

L’organisme des Nations unies a réalisé ce sondage en ligne en huit langues auprès de 500 influenceurs ayant chacun plus de mille abonnés. La majorité de ces influenceurs avaient moins de 35 ans et publiaient des contenus lifestyle, beauté, de voyage et de nourriture, ou encore de jeux vidéo. 66 influenceurs ont ensuite participé à des entretiens approfondis via Zoom.

Source: 20 minutes

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous Post

Les filtres beauté de TikTok bientôt interdits aux ados

Next Post

Pourquoi le jeu « S.T.A.L.K.E.R 2 » est visé par une campagne de désinformation russe

Related Posts