Aujourd’hui, je veux parler d’un phénomène qui devient de plus en plus irritant et préoccupant : la montée en puissance de ces pseudo-experts en nouvelles technologies. Ils pullulent sur les réseaux sociaux, se présentent comme des spécialistes de l’IA, du développement web, de la cybersécurité ou du cloud, alors que leur parcours réel manque cruellement de profondeur.
On les voit animer des conférences, proposer des formations, faire des vidéos, utiliser des termes techniques en anglais pour paraître plus crédibles… mais que savent-ils réellement ? Ont-ils seulement connu les réalités du terrain ? Bien souvent, non.
Une expertise de surface
La plupart de ces “experts” se sont formés sur le tas, parfois très récemment. Ils ont enchaîné des formations, souvent en ligne, puis se sont engouffrés dans l’engouement généré par les communautés numériques. Leur expertise se résume à des certifications, des partages LinkedIn, et à une présence numérique savamment travaillée.
Ils n’ont jamais vécu la pression d’un environnement de production critique, les nuits blanches à cause d’une panne à plusieurs millions, ou la gestion d’un système d’information d’envergure. Beaucoup d’entre eux sous-traitent leurs missions, mais décrochent pourtant des contrats grâce à leur réseau. Et malgré cela, ils parlent comme s’ils détenaient la vérité absolue sur le monde de la tech.
La réalité de l’entreprise, la vraie
Dans les entreprises sérieuses, les vrais problèmes ne se règlent pas avec des tutos ou des « lives » Facebook. Les solutions durables demandent du temps, de l’analyse, et surtout une solide expérience accumulée à travers des échecs et des réussites concrètes.
Mais ces « influenceurs tech » passent plus de temps à soigner leur image qu’à approfondir leurs compétences. Dans une grande structure, confrontés aux contraintes réglementaires, aux processus ITIL ou ISO, ils seraient rapidement dépassés. Gérer un vrai projet d’envergure, c’est bien plus que poser deux lignes de code ou virtualiser une VM sur Proxmox.
Quand le numérique devient un refuge
Et en dehors de la technologie ? Beaucoup d’entre eux semblent avoir une vie réduite à leur existence en ligne. Leur bonheur dépend d’un like, d’un commentaire, ou d’un nouveau follower. Ils vivent pour l’image qu’ils renvoient, et non pour la valeur réelle qu’ils créent.
Oui, la tech peut être une passion. Mais une vie équilibrée, c’est aussi des relations humaines, des moments de partage, des expériences qui n’ont rien à voir avec une publication virale ou un stream.
Heureusement, il y a des exceptions
Je ne généralise pas. Il existe heureusement des professionnels compétents, passionnés, expérimentés. Ceux-là ne passent pas leur journée à publier. Ils sont occupés à résoudre de vrais problèmes, à livrer des projets concrets, à assumer de vraies responsabilités.
Au Burkina Faso par exemple, beaucoup de profils brillants existent, mais sont peu visibles en ligne. Pourtant, leur expertise dépasse largement celle des “stars” du web. Ce sont ces personnes qu’il faudrait lire, écouter, valoriser davantage.
Les vrais mentors sont dans l’ombre
Personnellement, j’ai eu la chance de côtoyer des personnes brillantes, qui m’ont fait grandir professionnellement. Ces personnes n’ont pas besoin de followers pour prouver leur valeur. Leur impact est réel, leur savoir est solide, et leur humilité est exemplaire.
Ils préfèrent le concret au superficiel. Et ce sont eux qui devraient inspirer les nouvelles générations, pas ceux qui crient le plus fort sur un live YouTube.
Redonnons de la valeur à l’expérience
Oui, mon ton est critique. Peut-être même amer. Mais il est temps de remettre l’expérience réelle au cœur de la reconnaissance professionnelle. Tout ne s’apprend pas en ligne. La tech, c’est aussi des responsabilités, des risques, de la rigueur et de l’humilité.
La scène tech n’est pas un spectacle. Ce n’est pas un concours de buzz. C’est un domaine sérieux, qui mérite plus de modestie, plus de respect, et surtout plus d’authenticité.
ZAGLA