Depuis quelques années, l’intelligence artificielle (IA) s’impose au cœur des discussions technologiques.
À en croire certains discours, cette technologie serait la solution à tous nos problèmes : productivité,
éducation, santé, sécurité… Il suffirait de « tout automatiser » pour que les défis disparaissent.
Mais dans cette euphorie collective, avons-nous réellement pris le temps d’analyser les véritables enjeux liés à l’IA, surtout dans le contexte africain et burkinabè en particulier ?
Une technologie prometteuse… mais pas magique
L’IA peut effectivement transformer nos sociétés : diagnostic médical assisté, agriculture de précision, prévisions économiques, services publics modernisés. Les exemples ne manquent pas. Cependant, croire que l’intelligence artificielle règlera à
elle seule nos difficultés structurelles relèverait d’une profonde naïveté.
Aucune machine, aussi puissante soit-elle, ne compensera l’absence de vision, de formation ou de gouvernance. Et surtout, l’IA n’est que le reflet de ceux qui la conçoivent : si nous ne participons pas à sa création et à son adaptation à nos réalités, nous en resterons de simples utilisateurs, dépendants et vulnérables.

Le risque d’une dépendance technologique accrue
Sans stratégie claire, l’Afrique pourrait rapidement devenir un simple marché de consommation de solutions technologiques conçues ailleurs, pour d’autres besoins. L’IA, au lieu d’être un levier de souveraineté, pourrait renforcer notre dépendance économique et numérique.
Il est donc essentiel que les initiatives locales se multiplient : des startups, des laboratoires de recherche, des programmes de formation doivent être soutenus pour que l’Afrique ne regarde pas le train passer une fois de plus.
Mon point de vue

À mes yeux, l’intelligence artificielle est une opportunité… à condition qu’elle soit abordée avec lucidité et responsabilité. Nous ne devons ni céder à la fascination aveugle, ni tomber dans le rejet systématique.
Ce que nous devons construire, c’est une IA adaptée à nos contextes, inclusive, éthique, et surtout porteuse de solutions
concrètes pour les défis qui nous concernent : éducation, santé, sécurité alimentaire, développement économique.
Car, comme pour toute technologie, l’essentiel ne réside pas dans la machine… mais dans ce que l’humain en fait.
À nous de maîtriser l’outil avant que l’outil ne nous maîtrise.