Dans un contexte où les villes africaines font face à une urbanisation rapide et parfois chaotique, l’imagination peut devenir un outil puissant de transformation. À Ouagadougou, c’est exactement ce qu’a fait Mahamadi Ouédraogo, alias Mdi, en proposant un plan de réaménagement du canal de Kalgondé généré par l’intelligence artificielle (IA).
Ce canal, bien connu des Ouagalais, prend sa source à la ZAD, serpente à travers Kalgondé, Boinsyaré, l’Université Joseph Ki Zerbo, pour aboutir à la réserve naturelle de Bangr-Weoogo. Aujourd’hui synonyme d’insalubrité, d’inondations récurrentes et d’aménagements anarchiques, il pourrait demain devenir un corridor vert et numérique, symbole d’une ville durable et connectée.

Une modélisation IA au service de l’urbanisme local
En s’appuyant sur des outils d’IA générative et de modélisation 3D, Mdi a conçu une vision ambitieuse : des pistes cyclables, des espaces verts, des ponts, des zones de détente, mais aussi des systèmes de rétention et de filtration des eaux. Le tout, intégré dans le tissu urbain existant, avec une attention particulière portée aux zones inondables et aux usages citoyens.
Ce projet n’est pas une utopie abstraite. Il repose sur des données topographiques et environnementales locales, traitées et interprétées par l’IA. L’objectif ? Produire une vision réaliste, évolutive et surtout partageable.
Une démonstration de l’impact potentiel de l’IA en Afrique
Ce type d’initiative démontre comment les technologies de rupture peuvent être appropriées localement, même sans gros moyens. À une époque où l’urbanisme reste souvent figé dans des logiques anciennes, l’usage de l’IA pour imaginer des solutions innovantes et visibles en images change la donne.
Ce projet devient un outil de plaidoyer visuel capable de mobiliser les collectivités locales, les urbanistes, les ONG, voire les bailleurs de fonds. Car voir, c’est déjà croire.

Notre point de vue : de l’idée au prototype, un défi à relever
Chez nous, à ZAGLA, média technologique burkinabè, nous saluons cette initiative citoyenne alimentée par la technologie, mais nous pensons qu’il est temps de franchir une nouvelle étape : transformer l’idée en prototype.
- Pourquoi ne pas lancer un concours d’innovation urbaine ouvert aux jeunes tech burkinabè pour affiner cette idée ?
- Et surtout, comment faire en sorte que les autorités locales s’approprient cette démarche et l’intègrent dans les plans urbains officiels ?
Car l’IA ne doit pas rester un gadget ou une source d’illustration. Elle peut, si elle est bien utilisée devenir un levier concret de transformation sociale, environnementale et économique.
L’initiative de Mdi n’est pas seulement un projet graphique. C’est un signal fort, un appel à penser la ville autrement, en s’appuyant sur les outils du XXIe siècle. À nous, médias, citoyens, décideurs et tech-entrepreneurs, de nous en emparer.
Source: Burkina 24