1.Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre expérience en tant que spécialiste de l’implémentation de solutions web et mobiles ?
Je suis Ismaël Kaboré. Après mes études à l’ISIG, j’ai passé 9 années dans le développement multimédia avant de me spécialiser dans la programmation graphique. J’ai obtenu une certification en Computer Graphics de l’Université de Californie à San Diego (UCSD), où j’ai également acquis 9 ans d’expérience (18 ans au total). En 2018, j’ai fondé une agence de développement web qui a été classée parmi les 20 meilleures agences de développement web de la ville d’Ottawa en janvier 2024 par DesignRush (https://www.designrush.com/agency/website-design-development/ca/ottawa). Lien du site de l’agence : www.mdcoss.io.
2.Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette agence de développement web au Canada ?
J’ai toujours eu cette fièvre entrepreneuriale et après avoir acquis toute cette expérience, j’ai pensé que c’était le bon moment pour me lancer. Cela me donne la capacité de créer des projets et de participer au développement de mon environnement. J’ai également appris la gestion d’entreprise, car il est important de savoir que posséder un talent technique n’a rien à voir avec le talent de gestion ; ce sont deux compétences complètement différentes.
3.Quelles sont les opportunités que vous développez actuellement au Burkina Faso ? Pouvez-vous nous en dire plus sur ces projets ?
Pour le Burkina Faso, nous avons implémenté une plateforme de gestion agricole et d’élevage appelée FERMA (www.burkina.a-ferma.com ). Initialement, cette plateforme a été déployée en mode bêta (phase d’essai) dans 14 pays de l’Afrique de l’Ouest. Après seulement 90 jours de lancement, nous avons enregistré près de 700 petites fermes à travers ces 14 pays, avec le Sénégal et le Burkina Faso en tête. Cela nous a donné un aperçu de la demande. À la suite de cette expérience, nous avons décidé de déployer la plateforme exclusivement pour le Burkina Faso. Ce projet est encore en phase embryonnaire, mais il permet déjà de gérer l’agriculture, l’élevage, la comptabilité, les ressources humaines, l’entreposage des produits, la gestion des machines, les contrats avec les vétérinaires, et inclut également un module pour la promotion des produits agricoles via des SMS de masse. Nous avons aussi en projet une plateforme financière et médicale.

4.Pourquoi avez-vous choisi de créer un groupe Facebook dédié aux développeurs web ? Quels sont les avantages que cela apporte à la communauté ?
Nous avons tellement de jeunes talentueux manquant de ressources techniques que je me suis dit qu’il serait une bonne idée de partager ma modeste expérience. Je suis passé par là. Il nous manque énormément de ressources harmonisées qui permettraient aux développeurs et entrepreneurs de facilement implémenter des solutions dans plusieurs domaines. Ces ressources sont néanmoins accessibles dans d’autres parties du monde, et je veux simplement être un pont et une boussole pour les guider afin qu’ils puissent y avoir accès. Cependant, le but à long terme est de développer ces ressources sur place au Burkina Faso.
5.Comment voyez-vous l’avenir des développeurs web au Burkina Faso ? Pensez-vous qu’il y a suffisamment de ressources et de soutien pour favoriser leur croissance et leur réussite ?
Je crois que nous aurions dû commencer depuis très longtemps. Nous sommes en retard, mais heureusement, avec les changements que nous observons ces deux dernières années, il y a un nouvel espoir qui renaît. L’avenir est prometteur, et je suis très confiant que nous réaliserons de grandes choses dans les dix prochaines années.
6.Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées en mettant en place des solutions web et mobiles au Burkina Faso ? Comment les avez-vous surmontées ?
En 2019, nous avons développé une solution financière intégrant des transferts d’argent et un portail de paiement pour des assurances. Nous avons rencontré tellement de difficultés administratives, rien que pour tester la solution, que nous avons dû nous tourner vers le Nigeria et le Kenya. En Afrique en général, l’innovation ne progresse pas au même rythme que les réglementations. Les choses ont cependant évolué, notamment au Burkina Faso, et j’en suis ravi. Mais auparavant, c’était très décourageant. Et cela reste le cas dans la plupart des pays francophones, en particulier.
7.Pouvez-vous nous donner des projets que vous comptez réalisés au Burkina Faso ? Quels seront les résultats et l’impact de ces projets sur la société ?
Nous allons bientôt ouvrir un bureau au Burkina Faso et nous concentrer particulièrement sur les technologies agricoles. Par la suite, nous aborderons les secteurs financiers, de transport, médicaux, de restauration et de l’éducation. Je crois qu’avec le temps, vous pourrez constater par vous-même les détails de nos réalisations.

8.Quels sont les domaines dans lesquels vous voyez le plus de potentiel au Burkina Faso ?
Il y a énormément de potentiel dans notre chère patrie. Je dirais que les opportunités les plus prometteuses se trouvent dans les domaines agricoles, financiers, et éducatifs en termes de technologie.
9.Comment les développeurs web locaux peuvent-ils collaborer avec vous et bénéficier de l’expertise de votre agence ?
Ils peuvent passer par le groupe bien qu’il est tout nouveau ou nous joindre directement par nos contacts sur le site web et les réseaux sociaux :
https://www.facebook.com/groups/844049550985543,
https://www.facebook.com/PindraIK/,
https://www.facebook.com/multidcoss/).
10.Avez-vous des conseils pour les jeunes développeurs web au Burkina Faso qui souhaitent se lancer dans ce domaine ?
La recherche constante et ne jamais penser que l’on sait tout sont essentiels. On ne finit jamais d’apprendre. D’ailleurs, j’apprends toujours. Il est important de créer des groupes de réflexion et de partager les connaissances, comme dans les forums. En sommes, ne pas s’isoler, il faut travailler ensemble.
ZAGLA