La cigarette électronique présentée comme une alternative « moins nocive » à la cigarette traditionnelle, s’impose dans les habitudes de nombreux jeunes au Burkina Faso. Puffs colorées, senteurs fruitées, marketing séduisant… tout semble fait pour banaliser son usage. Pourtant, derrière cette apparente modernité, se cachent des risques bien réels pour la santé.
Dans les rues de Ouagadougou comme dans plusieurs villes du pays, il n’est pas rare de voir de jeunes filles et garçons vapoter à la sortie des écoles, dans les maquis ou sur les réseaux sociaux.
Souvent perçue comme un simple gadget ou un moyen d’arrêter le tabac ou pour frimer, la cigarette électronique s’installe silencieusement dans le quotidien des adolescents et des jeunes adultes.
Mais ce succès grandissant inquiète les spécialistes de la santé publique. Selon plusieurs études, les puffs et e-cigarettes peuvent provoquer une dépendance à la nicotine et entraîner des effets nocifs sur le système respiratoire et métabolique.
Une étude menée par un expert en santé publique, révèle que les vapoteurs exclusifs ont 7 % plus de risques de développer un prédiabète que les non-fumeurs.
Le prédiabète correspond à un déséquilibre du taux de sucre dans le sang, une phase qui précède le diabète de type 2, une maladie chronique en forte hausse au Burkina Faso.
Autrement dit, vapoter n’est pas anodin : cela peut contribuer à des troubles métaboliques sérieux, surtout chez les jeunes dont l’organisme est encore en développement.
Si la cigarette électronique est un peu moins nocive que la cigarette classique, elle reste dangereuse pour la santé, notamment lorsqu’elle est combinée au tabac.
Les résultats de l’étude sont clairs :
- Les fumeurs exclusifs de cigarette électronique ont 7 % de risques supplémentaires de prédiabète ;
- Les fumeurs de tabac traditionnel, 15 % ;
- Et ceux qui combinent les deux, 28 %.
De nombreux jeunes Burkinabè croient à tort que la cigarette électronique est une alternative « propre » ou « sans risque ». Pourtant, elle expose à des substances chimiques, métaux lourds et résidus de nicotine qui peuvent altérer le système respiratoire et cardiovasculaire.
Face à ce phénomène, il devient urgent de sensibiliser la jeunesse burkinabè.
Les parents, enseignants et autorités sanitaires doivent s’impliquer davantage pour informer sur les dangers du vapotage.
L’enjeu n’est pas seulement de prévenir le tabagisme, mais aussi d’éviter que la cigarette électronique ne devienne la nouvelle porte d’entrée vers la dépendance.
La cigarette électronique n’est pas une mode inoffensive.
Derrière ses couleurs attrayantes et ses arômes sucrés se cachent des risques bien réels : dépendance, troubles métaboliques, atteintes respiratoires.
Il est temps de briser les illusions et de rappeler que le véritable objectif doit être l’arrêt total de la nicotine, quelle qu’en soit la forme.
ZAGLA