En Chine, le gouvernement renforce sa régulation d’internet en imposant désormais aux influenceurs de prouver leurs compétences avant de s’exprimer sur certains sujets sensibles. Une mesure qui pourrait inspirer d’autres pays, dont le Burkina Faso, où les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la diffusion de l’information.
La Chine veut des influenceurs qualifiés
Les autorités chinoises exigent désormais que tout créateur de contenu abordant des thèmes nécessitant un niveau professionnel élevé comme, la santé, la finance, le droit ou encore l’éducation détienne une licence officielle dans le domaine concerné.
Les plateformes locales auront la charge de vérifier la légitimité de ces certifications, et la mesure s’applique aussi bien aux influenceurs humains qu’aux présentateurs virtuels générés par l’intelligence artificielle.
Cette régulation vise à garantir la fiabilité des informations diffusées, à protéger le public contre la désinformation, et à préserver la crédibilité des plateformes numériques dans un contexte où les “live” et les vidéos éducatives attirent des millions d’internautes.
Le “live commerce”, un marché colossal
Le “live commerce”, c’est-à-dire la vente en ligne via des diffusions en direct, est devenu un pilier du commerce électronique en Chine.
Selon une étude de McKinsey (2021), la valeur du marché chinois du commerce en direct a bondi de plus de 280 % entre 2017 et 2020. Cette explosion s’est encore accélérée avec la pandémie de COVID-19.
Mais ce succès a aussi ouvert la voie à des abus : influenceurs non qualifiés, fausses informations sur des produits ou des traitements, manipulations financières… D’où la volonté des autorités chinoises de remettre de l’ordre.
Et si le Burkina Faso s’en inspirait ?
Au Burkina Faso, les réseaux sociaux sont devenus une source d’information et de revenus pour de nombreux créateurs de contenu. Cependant, la désinformation, notamment dans les domaines de la santé, de la sécurité ou de la politique, reste un problème majeur.
S’inspirer du modèle chinois ne signifierait pas adopter la censure, mais plutôt instaurer un cadre de responsabilité pour les influenceurs :
- Exiger des certifications ou formations pour ceux qui interviennent sur des sujets techniques ;
- Promouvoir la transparence dans les partenariats commerciaux ;
- Encourager les plateformes locales à mieux encadrer la diffusion de contenus sensibles.
Une telle approche pourrait contribuer à assainir l’écosystème numérique burkinabè, renforcer la confiance du public et soutenir un développement plus professionnel et éthique du secteur de l’influence.
Vers une nouvelle ère de l’influence responsable ?
Alors que les influenceurs deviennent des acteurs économiques et sociaux incontournables, la question de la responsabilité numérique devient centrale.
Le Burkina Faso pourrait tirer profit d’un modèle hybride, alliant liberté d’expression et vérification des compétences, pour faire des réseaux sociaux un levier de développement durable et citoyen.
ZAGLA


