L’ancienne ministre de l’Économie numérique et de la Poste (2017–2022), Hadja Fatimata Ouattara Sanon, vient de franchir une nouvelle étape académique en soutenant avec succès une thèse de doctorat en informatique consacrée à une problématique clé de la transformation numérique en Afrique : l’adaptation de la technologie blockchain aux environnements à faibles ressources et à connectivité limitée.
Intitulée « Blockchain légère pour l’inclusion financière : vers un mécanisme de consensus adapté aux environnements contraints », cette recherche, menée au laboratoire de Mathématique et d’Informatique (LAMI), propose une approche innovante de la blockchain capable de fonctionner sur des dispositifs peu puissants, tout en maintenant les exigences de sécurité, de traçabilité et de fiabilité des transactions. Les travaux ont été réalisés sous la direction du Professeur Oumarou Sié, professeur titulaire à l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Une blockchain pensée pour l’Afrique réelle
Au cœur de cette thèse figure un mécanisme de consensus optimisé, conçu pour des contextes où l’énergie, la bande passante et la capacité de calcul sont limitées. Cette architecture ouvre la voie à des cas d’usage concrets tels que les paiements mobiles sécurisés, les micro-crédits, l’identification et la vérification décentralisée, sans dépendre d’infrastructures lourdes ou coûteuses.
L’objectif est clair : accélérer l’inclusion financière des populations mal desservies, notamment en zones rurales et périurbaines, en s’appuyant sur des technologies sobres, résilientes et adaptées aux réalités locales.
Des perspectives concrètes pour l’écosystème numérique
Au-delà de la recherche académique, cette contribution scientifique offre des perspectives opérationnelles pour des partenariats avec les institutions de microfinance, les banques, les opérateurs télécoms, les fintechs et les ONG, en vue de tester et déployer des solutions blockchain adaptées aux contextes africains.
L’étude démontre également que les innovations technologiques africaines peuvent conjuguer performance, sécurité et sobriété énergétique, répondant aux défis de durabilité et d’accessibilité du numérique.
Une première au LAMI sur la blockchain
Cette thèse figure parmi les premières recherches dédiées à la technologie blockchain au sein du LAMI et de l’École doctorale Sciences et Technologies, marquant une avancée significative pour la recherche appliquée en informatique au Burkina Faso.
Le jury, présidé par le Professeur Hamidou Touré (Université Joseph Ki-Zerbo), et composé d’universitaires de renom issus du Burkina Faso, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, a décerné à la candidate le grade de docteur avec la mention très honorable.
Avec ce travail, Hadja Fatimata Ouattara Sanon confirme le rôle stratégique de la recherche scientifique locale dans la construction de solutions numériques africaines, inclusives et adaptées aux défis du continent.
ZAGLA


