La 20ᵉ édition de la Semaine du numérique a été marquée par la présentation d’un robot humanoïde qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Installé au stand du ministère de la Transition digitale, l’automate a suscité fascination, fierté et nombreuses interrogations. Rencontre avec Franck Ben Yacine Sawadogo, ingénieur de conception des systèmes numériques et agent du ministère, qui nous explique l’objectif de cette présentation.
Un robot pour “démystifier la technologie”
Le robot, de marque Unitree et conçu en Chine, a été introduit dans le cadre de l’événement pour montrer que ces technologies, longtemps perçues comme lointaines ou réservées à l’Occident, sont aujourd’hui accessibles en Afrique. « Le but, c’était de démystifier la technologie, notamment la robotique et l’intelligence artificielle », explique Franck Ben Yacine Sawadogo. « Beaucoup pensaient que ces outils étaient inaccessibles ou uniquement présents en Europe. Nous voulions montrer que non : c’est possible d’avoir ces technologies ici, au Burkina Faso. ». Habillé aux couleurs du terroir, le robot humanoïde a immédiatement attiré l’attention et la sympathie du public. Pour beaucoup, il s’agit d’une première.
Pourquoi un tel engouement ?
Selon l’ingénieur, la nouveauté et la symbolique culturelle du robot expliquent l’enthousiasme des visiteurs : « C’est sûrement la première fois que les Burkinabè voient ce type de robot. Le fait qu’il soit habillé aux couleurs locales a renforcé l’identification et créé cet engouement. ». Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont même affirmé qu’il s’agissait d’un robot conçu au Burkina. Une idée flatteuse, mais encore éloignée de la réalité. « Ce robot n’est pas fabriqué au Burkina Faso. Nous n’avons pas encore les industries pour produire ce type de technologie avancée. Mais à long terme, pourquoi pas. Ce sont des pistes qui seront étudiées », clarifie M. Sawadogo.
Un robot programmable, conçu pour apprendre
Au-delà de l’aspect visuel, Franck Ben Yacine Sawadogo insiste sur les capacités de l’automate : « C’est un robot programmable. On peut y intégrer des modèles d’intelligence artificielle qui lui permettent d’apprendre et d’exécuter des actions de manière autonome. ». Marcher, saluer, interagir : les démonstrations ont captivé les visiteurs, mais le ministère souhaite aller plus loin.
Un outil pour inspirer les jeunes et affirmer une vision
La présence du robot à la Semaine du numérique s’inscrit dans une démarche pédagogique et stratégique. « Nous voulons inciter les jeunes à s’intéresser à la robotique et aux métiers de la technologie. Nous voulons aussi montrer que l’État intègre ces innovations dans sa feuille de route », explique l’ingénieur. L’initiative vise également à décomplexer le public face aux nouvelles technologies et à montrer que le Burkina Faso peut, lui aussi, participer à la construction de solutions numériques adaptées à ses réalités. « Le but n’est pas de prétendre que le robot a été fabriqué ici. Le message est ailleurs : montrer que nous pouvons maîtriser ces outils, les programmer et les adapter à notre contexte. ».
Un robot humanoïde, c’est quoi au juste ?
Pour conclure, l’ingénieur rappelle la définition simple de l’automate présenté : « Un robot humanoïde est un robot qui possède des caractéristiques humaines : deux bras, deux jambes, un torse… C’est ce qui le distingue des autres types de robots. ».
Un symbole d’ouverture vers l’avenir
La présentation de ce robot humanoïde aura marqué cette édition 2025 de la Semaine du numérique.
Plus qu’un gadget, il représente une ambition : ouvrir le Burkina Faso aux technologies d’avenir et encourager la jeunesse à se tourner vers les métiers du digital.
Zagla média


