Le deuxième jour de la Semaine du Numérique, tenu ce mercredi 19 novembre 2025 à Ouagadougou, a été marqué par un panel de haut niveau consacré au thème : « Infrastructures et données pour une IA souveraine ». Sept experts issus du public, du privé et du monde universitaire ont partagé leurs analyses sur les conditions nécessaires pour bâtir une intelligence artificielle adaptée aux réalités africaines, et en particulier burkinabè.
L’infrastructure, fondement essentiel de la souveraineté numérique
Intervenant en tant que panéliste, Ounténi Hama Sylvère Dadioari, Directeur de l’Intranet Gouvernemental, a rappelé que la souveraineté en matière d’IA ne peut être envisagée sans une base technique solide. Selon lui, deux piliers sont indispensables :
- Les infrastructures Data centers : encore insuffisamment développées pour supporter des systèmes d’IA performants ;
- Les infrastructures réseau : qui nécessitent à la fois une densification dans les centres urbains et une extension vers les zones rurales.
« Nous devons construire des data centers adaptés à l’IA, étendre le réseau et permettre aux populations d’accéder aux infrastructures, de fournir des données et de participer à la construction de notre IA », a-t-il expliqué. Pour M. Dadioari, l’État, le secteur privé, la recherche et les partenaires techniques doivent travailler ensemble, afin de créer une synergie capable de porter une véritable souveraineté technologique.
L’enjeu majeur : mobiliser les investissements
Pour André Biyong, Directeur des opérations chez CYBASTION, le défi principal reste la mobilisation des ressources financières nécessaires à la construction de ces infrastructures. « La contrainte majeure, c’est la capacité à mobiliser les investissements. Mais il existe aujourd’hui de nouvelles méthodes qui permettent de réduire les coûts et de rendre ces projets plus accessibles », a-t-il souligné. Il s’est également félicité de l’intérêt manifeste du public présent : « Les échanges étaient extrêmement riches. Le niveau d’engagement et de compréhension des participants montre que les acteurs sont prêts à aller plus loin dans la construction d’un écosystème numérique solide ».
Dans la salle, les échanges ont également suscité de vives réactions du côté des participants.
Sali Konaté, participante au panel, a exprimé son optimisme quant à l’idée d’une IA propre au Burkina Faso. « Concevoir une IA qui reflète notre identité est une très bonne chose, surtout dans le contexte actuel. Elle pourra soutenir notre économie, notre culture et renforcer la souveraineté nationale », a-t-elle affirmé.

Vers un futur numérique maîtrisé
Cette deuxième journée de la Semaine du Numérique confirme l’engagement des acteurs du secteur à renforcer les capacités nationales en matière d’intelligence artificielle. L’enjeu est clair : bâtir un cadre numérique qui ne dépend ni des technologies étrangères ni des infrastructures extérieures. En misant sur la coopération, les investissements et le développement des compétences locales, le Burkina Faso espère progressivement construire une IA au service de sa population, de son économie et de sa souveraineté.
Les sept panélistes issus de divers horizons :
- Mamadou Idogo, Moov Africa
- Sény Ganemtore, MTOPO Payment Solutions
- André Biyong, CYBASTION
- Jacques Badini, Orange Burkina
- Ounténi Hama Sylvère Dadioari, Intranet Gouvernemental du Burkina
- Jean Serge Dimitri Ouattara, Ministère de la Santé
- Abdoul Kader Ky, Ministère de la Communication du Mali
Leur présence témoigne de la diversité des compétences mobilisées autour d’un même objectif : poser les bases d’une IA souveraine et adaptée aux réalités africaines.
Zagla média


