Le système Apple présenté comme infaillible est aujourd’hui remis en cause. Après les débats autour du Digital Markets Act (DMA), c’est maintenant le Digital Services Act (DSA) qui vient attiser les tensions entre l’UE et Apple. Bruxelles estime qu’Apple ne présente pas assez de garanties de protection pour les mineurs. De son côté, Apple affirme que les deux législations, pourtant issues du même bloc européen, sont elles-mêmes en contradiction.
Apple de ne pas avoir mis en place des mesures adaptées pour protéger les clients de l’App Store contre les applications frauduleuses. En parallèle, la Commission estime que les dispositifs de sécurité pour les mineurs utilisant les appareils de la marque seraient insuffisants.
Ce bras de fer, bien que se déroulant à Bruxelles, soulève des questions essentielles sur les risques encourus par tous les détenteurs d’iPhone et d’iPad, y compris au Burkina Faso.
Apple ne s’est pas fait attendre et a vite réagit ;
Selon Apple, le problème ne vient pas de ses mesures de sécurité, mais de l’autre loi européenne, le DMA. Cette législation force Apple à ouvrir son écosystème, notamment en autorisant des boutiques d’applications tierces et en permettant aux développeurs d’inclure des liens vers des sites web externes pour les paiements.
Kyle Andeer, vice-président juridique d’Apple, résume le paradoxe : l’UE ne peut pas, d’un côté, accuser Apple de failles de sécurité (DSA) et, de l’autre, la forcer à « saper la capacité d’Apple à protéger ses utilisateurs » (DMA).
Dans le cadre du DSA, l’UE impose aux géants technologiques de déployer des moyens raisonnables et proportionnés pour prévenir les risques auxquels leurs utilisateurs sont exposés. Pour la Commission, Apple n’en ferait pas assez sur ces deux fronts.
Pourquoi ce débat européen concerne les utilisateurs burkinabè ?
Même si les lois DMA et DSA ne s’appliquent pas directement au Burkina Faso, leurs conséquences sont mondiales.
Les failles de sécurité et les applications frauduleuses pointées par l’UE ne connaissent pas de frontières. Une application d’escroquerie validée (par erreur ou négligence) sur l’App Store est accessible aussi bien à Ouagadougou qu’à Paris. Les risques d’arnaques aux faux abonnements, de phishing (hameçonnage) ou de logiciels malveillants sont universels.
Ce débat révèle que même l’écosystème le plus fermé n’est pas infaillible. La pression réglementaire en Europe pourrait forcer Apple à modifier le fonctionnement global d’iOS, créant potentiellement de nouvelles brèches de sécurité que les cybercriminels, très actifs en Afrique de l’Ouest, s’empresseront d’exploiter.
Reste à savoir comment la Commission européenne répondra aux accusations d’Apple, qui tente de mettre en avant les contradictions des lois européennes et qui a toujours mis en avant la sécurité des utilisateurs pour repousser l’ouverture de son écosystème.
Mise en garde aux utilisateurs Apple au Burkina Faso
Que vous utilisiez votre iPhone pour Orange Money, vos applications bancaires, ou pour les réseaux sociaux, cette situation doit vous inciter à une vigilance accrue. La sécurité totale n’existe pas, même chez Apple. Les appareils mobiles sont un bien pour l’humanité mais une utilisation préoccupante s’impose, aucun système n’est infaillible. Les cybercriminels sont partout et ils utilisent les failles des systèmes pour happer leur proie.
Zagla


