Du 14 au 18 octobre à Dubaï (Émirats arabes unis) se tient le Gitex. Un ambitieux salon qui veut ravir au CES de Las Vegas le titre de plus grand salon tech du monde.
Niché sur les bords du Golfe persique, aux portes du désert et sous un soleil de plomb, Dubaï est plus connu comme destination touristique que comme temple de la tech. C’est pourtant ce dernier titre que l’émirat espère ravir. Pour cela, il fait les yeux doux au milieu de l’innovation pour attirer des savoir-faire, de la créativité et les avancées de demain sous son chaud soleil.
Cela prend surtout la forme d’un immense salon qui aspire à devenir un rendez-vous annuel incontournable. Le Gitex a ouvert ses portes ce lundi 14 octobre avec pas moins de 6.000 exposants et 2.000 startups (qui ont débuté dès ce dimanche dans un espace dédié) venus du monde entier, répartis sur les 250.000 m² occupés par le salon sur plusieurs sites répartis dans la ville.
250.000 m² et 8.000 exposants pour rivaliser avec le CES de Las Vegas
De quoi tenir la dragée haute au CES de Las Vegas, grand raout de début d’année pour la tech depuis plusieurs décennies. C’est le modèle à suivre et à surpasser dans les esprits dubaïotes qui ont initié leur événement en 1981 sous le nom de GITE (Gulf Information Technology Exhibition). Ils lui rajouteront un X en 1988, alors que le Dubaï World Trade Center venait d’accueillir MacWorld, dédié aux plateformes d’Apple, et que le rendez-vous prenait de l’ampleur.
Porté par une ville de Dubaï devenue un centre névralgique dans la tech régionale avec ses installations technologiques, sa situation géographique et sa cité de l’internet qui accueille plus de 3.500 géants du secteur, entreprises de pointe et startups dynamiques. Ce n’est pas sans raison que la French Tech a ouvert au printemps une antenne à Dubaï, l’une des villes attirant le plus d’investissements directs étrangers pour l’innovation et la R&D. Ce n’est pas sans raison que de nombreux fondateurs de startups mettent le cap au soleil pour profiter d’une fiscalité avantageuse et d’un marché encore jeune où l’innovation fait mouche.
Même s’ils savent les talents nombreux dans le secteur et les investisseurs étrangers intéressés, les organisateurs du Gitex ont compris qu’il était encore un peu tôt pour lutter frontalement avec les ténors du milieu (IFA et CES en tête). Alors, le rendez-vous du Moyen-Orient trace sa route patiemment, tentant d’être déjà incontournable dans sa région. Il a pour cela axé son rendez-vous vers une approche davantage business (BtoB) que produit et consommateur, même si la santé et le bien-être sont parmi les temps forts du Gitex avec la promesse d’innovations pour les pros comme le grand public.
Mais cela n’empêche pas le salon d’épouser les thématiques de son temps. Une grande partie des entreprises et experts présents seront là pour dévoiler leurs solutions appuyées par l’utilisation de l’intelligence artificielle. Que ce soit pour aider à la logistique, faire entrer les entreprises dans une décarbonisation facilitée ou bien pour des questions RH, l’IA a fait une entrée fracassante dans le milieu professionnel et les solutions se multiplient.
IA, cybersécurité, mobilité et talents locaux
Aux côtés de l’IA, la 5G et les infrastructures de télécommunication, notamment dans des zones plus contraignantes ou difficiles à équiper, ou encore les questions de cybersécurité seront également évoquées avec de nombreux spécialistes du monde entier présents pour des conférences et interventions. Un hall entier sera consacré à la durabilité, thématique centrale de l’édition 2024 avec Gitex Impact, un rendez-vous important pour tous les acteurs du RSE et de la climatech.
Comme tout salon tech qui se respecte et veut être de premier plan, le Gitex aura, lui aussi, ses véhicules autonomes à venir, que ce soit pour rouler sur terre, basculer sous les eaux ou bien dans les airs. La France devrait être particulièrement bien représentée avec un pavillon où les entreprises et startups seront en force pour montrer la force du savoir-faire et des talents hexagonaux.
Avec des ambitions de montrer la diversité des thèmes, de l’approche tech et des participants, les organisateurs espèrent faire de Dubaï une plaque tournante de l’innovation tech au Moyen-Orient et en Asie. Une façon d’attirer les entreprises internationales à la découverte de potentiels partenaires régionaux moins présents dans les grands salons étrangers. Le signe aussi d’une autre velléité: celle de l’expansion. Après les Gitex Afrique, Asie ou encore Amérique latine, les organisateurs du Gitex visent l’Europe. Ils s’implanteront en mai prochain à Berlin, une façon d’aller marcher sur les terres de l’IFA, le traditionnel rendez-vous de fin d’année. Avant de traverser l’Atlantique à plus long terme sans doute.
Source: BFM